Retour à Huê

Publié le par phương oanh

Je suis de retour après plusieurs années d’absence. Après plus de 11 heures de vol depuis Paris à Saigon, Je dois encore attendre 6 heures avant prendre le vol pour Huê.

Dans l’avion, je suis fortement agitée sans pouvoir dormir en pensant que je vais revoir des amis intimes d’antan. Assis à côté de moi est un français, à l’heure du repas, l’hôtesse a avancé les plats vers nous en nous demandant qui est végétarien, j’ai été très surprise. Notre ami français est donc végétarien, alors il lui faut un manger à part. En discutant avec lui, j’ai appris qu’il est cadre, il va au Vietnam pour la première fois avec un groupe d’amis pour faire du sport nautique à Mui Ne. Il m’a demandé si je sais comment aller depuis l’aéroport à la gare routière, j’ai dû m’excuser, car je n’ai pas su lui dire comment.

Pour ne pas attendre le vol pour Huê, et ainsi s’impatienter à ne rien faire, j’ai rendez-vous avec un neveu à l’aéroport Tân son Nhât. Il m’a conduite au conservatoire rue Nguyên Du pour rendre visite à Mme Minh Huong, directrice du conservatoire pour lui transmettre les paroles de M. Kremer, directeur du conservatoire d’Antony qui lui propose une coopération entre les deux conservatoires.

Il fait très chaud à Saigon, la main tenant un sac de chocolat pour offrir aux amis, j’ai dû changer le sac de main de temps en temps pour éviter les rayons de soleil, de peur que ces rayons vont faire fondre le chocolat. Un petit cadeau venant de loin, un tour d’offre parmi les amis, et voilà le sac de chocolat s’est désempli.

Vers midi, mon neveu m’a amenée à la famille du frère Minh, pour visiter les tombeaux de mes parents ainsi que celui de ma belle-sœur qui vient de disparaître. En regardant la photo de Duc sur l’autel, je me suis attendrie envers ma belle-sœur qui a lutté contre une maladie incurable depuis plusieurs années, et que j’ai encore revue il y a un an, et qui, malgré une santé vacillante, m’a accueillie chaleureusement.

En prenant le repas de midi avec mon frère, et ainsi partager avec lui cette perte irremplaçable, j’ai pu voir la sérénité de mon frère acceptant la séparation. Après, j’ai dû regagner l’aéroport pour être prête pour le vol jusqu’à Huê.

L’avion a décollé à 16 h, après plus d’une heure de vol, il a atterri à l’aéroport de Phu Bai à 17 h 20. Il fait aussi chaud à Huê, je me demande comment je vais faire, car je n’ai emmené avec moi que des affaires d’hiver. Après avoir pris mes bagages, j’ai vu Yên et Ngoc venant m’accueillir, je les ai suivies tranquillisée jusqu’à la voiture.

Il fait paisible à Huê la nuit, après avoir rangé mes affaires, Yên m’a emmenée faire un tour en ville, entrant dans dai nôi, traversant le pont Truong Tiên. Assise derrière Yên, je n’ai toujours pas réalisé que je suis au Vietnam se promenant en motocyclette avec une amie…

Yên a loué une bien jolie et propre maison pour moi et Dominique. Mais en entrant dans la salle de bain pour me changer, j’ai vu un gros cafard sur le cintre. J’ai eu peur, mais il faut bien m’y habituer. Cette nuit Yên reste avec moi car Dominique n’arrivera que demain…Avec le décalage horaire j’ai eu du mal à m’endormir, enfin j’ai dû me forcer à dormir, sinon je serai fatiguée le lendemain.

Ca fait cinq jours que je suis là, il pleut tout le temps, pas fort mais sans cesser. Pour les gens d’ici, c’est tout à fait normal, car s’il ne bruine pas à Huê, ce n’est plus tout à fait Huê.

Ce climat me rappelle plus de 40 ans en arrière, quand je suis allé régulièrement à Huê pour le travail. À l’époque, moi et mes amis nous allons à Dong Ba manger du bun bo, ou acheter du nougat mou, des graines de lotus pour grignoter toute la journée. Cette fois, je n’ai plus d’amis d’antan, mais j’ai de nouveaux amis qui sont aussi chaleureux m’emmenant visiter la ville. Cependant, la manière de vivre de chaque époque ne se ressemble pas, je n’ai pas pu retrouver des souvenirs. Maintenant il y a beaucoup plus d’habitants à Huê, mais comparé à Hanoi ou Saigon, Huê garde encore des traits paisibles, malgré que des bâtiments et des maisons ont bien poussé tout le long des trottoirs.

Les « ao dài », les cheveux tombant sur les épaules des jeunes filles sont maintenant remplacés par des jeans et leur allure douce n’existe plus. Sur le pont Truong Tiên n’existent plus les « ao dai » flottant au vent, mais des motos filant à toute vitesse et les bruits des pots d’échappement résonnant bruyamment dans l’air.

Cette année, Dominique a obtenu une subvention pour étudier la vie spirituelle à Huê. Nous avons été allées voir la directrice du centre culturel Franco-vietnamien pour préparer une journée de récit des textes par Tran Thuy Mai. Pendant 3 semaines, nous irons interviewer des personnes âgées sur le sujet de la vie dans l’au-delà…Rencontrer des jeunes pour discuter avec eux et leur exposer les points de vue sur la culture entre la France et le Vietnam. Dominique leur apprendra quelques chansons et inversement, sœur Tran Thuy Mai récitera aux spectateurs ses propres textes.

Ce midi, après être allées au centre culturel, nous nous sommes rendues visite au Tu Câm Thành et nous avons assisté au concert de la Cour Royale et à la danse du groupe Ba Vu.

L’ambiance de la représentation nous a évoquées les réceptions royales des rois et reines Nguyên des siècles précédents…Aujourd’hui, pour attirer des touristes, on peut jouer aux rois et reines pendant quelques heures avec réception par des belles servantes en costumes traditionnels…

Phuong Oanh.


Publié dans Français

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